Carnet de bord #5 : Le syndrome de l'imposteur, quand, pourquoi, et comment s'en débarrasser ? (ou presque ;)
"Faites-vous confiance – vous en savez plus que vous ne le pensez", Benjamin Spock
Hello à tous,
Je suis ravie de vous retrouver aujourd’hui ! Bienvenue à tous les nouveaux inscrits !
Dans ce carnet de bord, je vous partage une rétrospective de ces dernières années : de 0 à 100 000 commandes, de 1 à 40 salariés, mais aussi de 0 à 3 enfants 🐣 L’aventure vue à travers mes yeux, et ce que j’ai appris au passage :)
Vous pouvez retrouver les quatre premières éditions:
Carnet de bord 1
Carnet de bord 2
Carnet de bord 3
Carnet de bord 4
La semaine dernière, je vous demandais de voter pour le thème de l’édition de cette semaine et votre choix s’est porté sur le syndrome de l’imposteur !
Carnet de bord #5
Le syndrome de l’imposteur et moi, nous sommes de vieux amis.
D’ailleurs, je vous mentirais si je vous disais qu’aujourd’hui, je m’en suis complètement débarrassée. Prenons jeudi dernier par exemple. J’étais invitée à une conférence pour parler communication et personal branding auprès d’entrepreneurs de l’Impact Lab à Paris. Dans le public se trouvaient essentiellement des dirigeants de starts-up ou de PME, à un stade d’avancement assez important. A mes côtés pour prendre la parole, Claire Pétreault, la fondatrice des Pépites Vertes (qui est une experte du sujet donc, puisque c’est son métier). Et bien en chemin pour aller témoigner et partager mes apprentissages, tout un tas de pensées parasites m’ont traversée : Que vais-je bien pouvoir leur apporter ? Claire a certainement un million de choses plus intéressantes que moi à dire. Je ne suis pas formée sur le sujet. Et bla et bla et bla.
(Pourtant, si je regarde les choses de façon objective, avec Le Drive tout nu, j’ai quand même créé 2 ou 3 trucs en communication 😅)
Sur cette photo, probablement ma plus grosse intervention, devant 500 personnes au Bataclan !
Dans l’optique d’écrire la newsletter de cette semaine, j’ai donc réfléchi à ce sentiment de ne pas me sentir légitime à prendre la parole sur certains sujets ou affirmer mes convictions. Pourquoi revient-il souvent? D’où provient-il? Quand a t-il démarré? Et en retraçant l’histoire dans ma tête, je me suis rendue compte que ce syndrome de l’imposteur, je ne l’avais pas tant quand je me suis lancée dans l’aventure. Il est venu plus tard.
En 2017, je n’avais pourtant aucune expérience en retail, en e-commerce, en communication ou en création d’entreprise. Cependant je me suis lancée dans tout cela avec beaucoup d’entrain et sans me poser la moindre question sur ma légitimité à le faire ou non. Il fallait prendre les sujets, les uns après les autres, et avancer !
Ce sentiment de manquer de légitimité pour m’exprimer est venu plus tard :
Quand on a commencé à m’inviter dans les médias ou dans des conférences pour parler de ce que nous avons créé avec Le Drive tout nu
Quand nous avons commencé à recruter et nous entourer d’experts
A cette époque, j’ai commencé à me sentir toute petite face à certains profils ou à certains discours. C’est une période où, par manque d’assurance et complexe d’infériorité, j’ai eu beaucoup de mal à défendre mes idées pour ma propre entreprise ! J’avais tendance à prendre pour agent comptant les experts, même quand mon intuition me disait que ça ne sonnait pas juste. Et je m’en suis mordue les doigts plus d’une fois à posteriori !
Pour donner quelques exemples :
j’ai accepté de travailler avec certaines personnes, alors que je savais au fond de moi que ce ne serait pas un bon fit pour l’équipe
j’ai renoncé à organisé certains évènements parce qu’on m’a dit qu’en communication, si ce n’était pas mesurable, ce n’était pas utile
j’ai arrêté pendant un temps de travailler sur la notoriété de la marque, parce qu’on m’a dit que ç’était « se faire plaisir » mais pas « très utile » … (énorme bêtise)
C’est très difficile de trouver le juste équilibre entre écoute attentive (car il ne faut pas manquer d’humilité, on ne sait jamais tout !) et écoute de ses propres convictions ! Mais en tant que dirigeant (et je pense que ça marche aussi à n’importe quel poste), c’est aussi important d’être capable de connaître sa propre valeur et d’exprimer son opinion avec la juste assertivité.
Alors voici les 4 petites choses que je me répète systématiquement quand j’ai peur de manquer de légitimité pour m’exprimer :
L’intuition compte autant que l’expertise ! Il y a plusieurs manières de prendre les décisions. Certains les prennent de façon très rationnelle, en se basant sur des faits et des données. C’est précieux, et c’est utile. Mais d’autres les prennent aussi en écoutant leur intuition. Je fais plutôt partie de ces derniers. Cette intuition, ce n’est pas une sorte de truc spirituel, ou mystique, pas du tout. Je suis simplement quelqu’un de très à l’écoute de mon environnement, de très sensible à ce qui se passe autour de moi. Mon cerveau emmagasine beaucoup de choses, les synthétise (parfois sans que j’y pense). Et cette part intuitive me guide dans mes prises de décisions. En 6 ans, j’ai appris que cela pouvait avoir autant de valeur qu’une expertise sectorielle.
Expertise n’a pas plus de valeur qu'expérience ! Quand on m’invitait quelque part au début, j’étais tétanisée de ne pas tout savoir du sujet. Quand je devais prendre des décisions en communication, j’étais tétanisée de ne pas faire assez bien car ce n’est pas ma formation. Mais je me suis rapidement rendue compte qu’il n’y avait pas besoin d’être expert pour parler d’un sujet ou pour se lancer. Généralement, personne ne s’attend à ce que vous soyez un expert. Tout ce que vous avez à faire est de vous présenter et d’être vous-même !
Mieux vaut fait que parfait : l’un de mes rôles au Drive tout nu c’est de débugger des situations qui n’avancent pas, qui patinent justement parce que les personnes expertes des sujets cherchent une forme (très honorable!) de perfection dans leurs sujets respectifs. L’avantage d’un entrepreneur qui a fait tous les rôles mais n’est expert d'aucun, c’est d’être capable de dire qu’on a atteint un niveau suffisant pour se mettre en action, même si ce n’est pas encore 100% abouti ! Ce rôle de chef d’orchestre et de personne ressource est important !
Dédramatiser : La peur est saine pour avancer. Sortir de sa zone de confort est difficile. Mais je sors toujours content d’avoir essayer ! Dans tous les cas, je me rappelle que c’est ok de se tromper. De ne pas réussir du premier coup. 100% des gens qui réussissent ont fait le choix d’essayer !
C’est tout pour aujourd’hui, et j’espère que cette newsletter vous a plu ! Si c’est le cas, n’hésitez pas à la partager autour de vous.
La question de la semaine
Chaque semaine, vous avez la possibilité de me poser une question sur l’aventure, à la quelle je réponds dans le Carnet de bord suivant! Aujourd’hui, je réponds à celle-ci : “Tu as un job avec beaucoup de responsabilités, 3 enfants..est-ce que tu penses qu’on peut tout avoir”?
Je vais la faire courte, parce que sur celle-là, je suis assez assertive : Non. Je ne pense pas que l’on puisse tout avoir. Ou en tout cas, pas tout en même temps. J’ai pourtant grandi avec ces convictions, biberonnée par une maman et des grands mères féministes. Des générations où les femmes se sont battues très fort pour l’égalité, pour pouvoir simplement aller travailler !! Alors je suis toujours partie du postulat qu’il fallait être sur tous les fronts, tout le temps : une vie sociale épanouie, une vie carrière très ambitieuse, le tout jamais perturbé par l’arrivée d’un ou plusieurs enfants. Puis j’ai eu Joseph et… patatra les idéaux.
Désormais, j’ai plutôt l’idée qu’on peut défendre quelque chose de plus doux. Et qu’on peut tout avoir dans la vie, mais pas en même temps ! Je crois que tout ceci est une succession de chapitres, et que l’on peut tout avoir au sein de chapitres successifs, mais pas tout à la fois. Aujourd’hui, 99% de mon temps est tourné vers le travail et les enfants. Dans un autre chapitre, il y aura surement davantage de vie sociale, d’apéros, d’aventures, de loisirs (je rêve depuis 10 ans de me mettre au piano!)
Et je vis les choses avec plus d’apaisement depuis que je regarde la vie à travers ce prisme là. Cela m’évite d’avoir l’impression de “rater’” des moments, et d’essayer de me prendre pour une super-héros :)
Dans les prochaines éditions :
Carnet de bord 6 : Mes règles d’or en communication (exemples à l’appui!)
Carnet de bord 7 : Ce que l’on retient d’un an de coaching de dirigeants
Ps : L’ouverture du capital du Drive tout nu sur Crowdcube est ouverte et nous avons avons levé presque un million en 1 semaine ! Si vous voulez monter dans le bateau, c’est par ici !
On se retrouve la semaine prochaine. D’ici là prenez soin de vous !
Salomé