Carnet de bord #6 : ce que je retiens de 18 mois de coaching !
"Rendre des comptes, c'est se rendre compte", Eric Coisne
Hello à tous,
Je suis ravie de vous retrouver aujourd’hui ! Bienvenue à tous les nouveaux inscrits (et vous êtes très nombreux cette semaine) !
Dans ce carnet de bord, je vous partage une rétrospective de ces dernières années : de 0 à 100 000 commandes, de 1 à 40 salariés, mais aussi de 0 à 3 enfants 🐣 L’aventure vue à travers mes yeux, et ce que j’ai appris au passage :)
Vous pouvez retrouver les cinq premières éditions :
Carnet de bord 1 : le point de bascule
Carnet de bord 2 : c’est un bon métier ça, entreprendre à 2 ?
Carnet de bord 3 : tirer sur les plantes ne les fait pas pousser plus vite
Carnet de bord 4 : et si le risque, c’était de ne pas en prendre ?
Carnet de bord 5 : le syndrome de l’imposteur : quand, pourquoi, et comment s’en débarrasser ?
Cette semaine, j’avais prévu de vous parler de tout ce que j’ai appris sur la communication ! Mais j’ai soudainement eu très envie de plutôt vous raconter les plus précieux apprentissages que nous avons fait en couple/associés avec Pierre entre mi 2022 et fin 2023.
Carnet de bord #6
En 2022, je vous en parlais dans le Carnet de bord #3, nous avons traversé un moment compliqué au Drive tout nu. Nous étions tous les deux sous beaucoup de pression, les résultats des franchisés n’étaient pas au rendez-vous, Zoé avait quelques mois à peine, l’équipe battait en partie de l’aile.
Comme nous étions tout de même très bien entourés, à cette époque, deux personnes nous aident à voir un peu plus clair :
Lionel Foubert, le directeur général du groupe les Aulx (qui est aussi notre mentor au réseau Entreprendre), nous dit : “Pierre et Salomé, sachez que selon moi, le Drive tout nu repose sur trois piliers : le management des drives, la stratégie financière, mais surtout : votre couple de fondateurs”.
Quelques semaines plus tard, Sébastien Becker, le fondateur d’Ulteria vient nous voir à Toulouse et nous raconte au passage que, quelques années auparavant, lui et son associé se sont fait accompagnés par une coach et psychiatre, spécialisée dans le coaching de dirigeants et que cela leur a fait énormément de bien, à eux, et au projet.
En 2022, nous étions donc fatigués certes, mais lucides : pour que Le Drive tout nu tienne, il fallait que nous, en tant qu’associés et en tant que couple, nous restions très solides !
Il faut savoir que je pars avec un énorme a priori sur le coaching. Depuis plusieurs années, je vois fleurir par centaines sur les réseaux sociaux des personnes qui, suite à une formation de quelques mois (et surtout bourrés de problèmes eux-mêmes) décident de se sentir assez légitimes pour guider d’autres personnes. Je trouve ce phénomène dangereux et inquiétant, et je mets donc beaucoup de soins à trouver une personne qualifiée et de confiance. Cette personne, je la trouverai en Diane Daussy, médecin psychiatre, coach certifiée, enseignante et superviseur de Transformance Pro (ET recommandée par Sébastien Becker et Alexis Nolet que je porte en haute estime).
A l’été, nous rencontrons donc Diane, et entamons tout un travail, qui dure encore aujourd’hui (bien qu’il soit en pause pour quelques mois, Diane étant partie vivre une aventure pour le moins extraordinaire en voilier jusqu’en Antarctique). Et j’ai eu envie de vous partager les enseignements les plus marquants que j’en ai retiré sur les plans personnel et professionnel.
Sur le plan personnel :
Il n’est pas possible d’empiler à l’infini
Quand nous avons rencontré Diane, elle a très vite cerné les hyperactifs que nous sommes. Grâce à plusieurs séances ensemble, elle nous a fait prendre conscience que depuis 2011 et notre rencontre à San-Francisco, nous avions rajouté, empilé, dans nos vies tout un tas de chose : un parcours de PMA, une fausse couche. Une entreprise, 1 drive, 2, drives…6 drives. Des franchisés, un supermarché. 1, 2 puis 3 bébés. 1, 2, 45 salariés. Le tout, sans avoir pensé le moins du monde à ajuster notre rythme de vie par ailleurs. Nous devions rater une sortie entre amis? C’était un déchirement? Prendre quelques jours pour notre famille? Une énorme culpabilité. Nous ne faisions qu’empiler en permanence mais sans jamais rien enlever par ailleurs, sans jamais rien ajuster. Nous voulions exactement la même liberté, le même rythme qu’en 2011, mais avec tout ça par dessus. La conclusion? C’était évidemment intenable. On ne vit pas à 35 ans comme à 21, sous peine de se cramer complètement. Ce qui peut paraitre comme une évidence pour plein de gens a donc été pour nous une révélation : on ne peut pas empiler sans dépiler ! Cela fait écho à la réponse à votre question dans Le Carnet de bord de la semaine dernière : on ne peut pas TOUT avoir dans le même chapitre de vie.
Nous ne sommes pas obligés d’être dans le TOUT ou le RIEN
Cela aussi, notamment pour moi, a été une vraie révélation. Pierre et moi avons de grandes difficultés à être dans le compromis, l’équilibre, ou le juste milieu. J’étais au bout du rouleau? Je me disais qu’il me fallait au moins 1 mois de coupure pour vraiment récupérer. Je voulais me remettre au sport? Il fallait que j’en fasse 5 fois par semaine. Pierre trouvait qu’il manquait de temps pour travailler? Il réouvrait son ordinateur tous les soirs jusqu’à minuit.
Grâce à son accompagnement, nous avons compris que de “petits” ajustements dans le quotidien pouvaient, sur le long terme, avoir souvent plus d’impact que les gros coups de volant. Une demi-journée toutes les semaines pour souffler? Voilà qui me permettrait déjà de reprendre un peu mon souffle. 10 minutes de sport par ici ou par là? Voilà qui améliore la santé physique et mentale au moins un petit peu. Ce n’est pas nécessaire d’être dans la performance en permanence. Se concentrer sur 1% de mieux chaque jour, c’est déjà énorme.
Sur le plan professionnel :
Manager ça s’apprend
Revenons en 2022 qui a été particulièrement difficile. Elle a notamment été très challengeante sur plan managérial. Beaucoup d’experts sont arrivés dans l’entreprise à ce moment là, et j’avais du mal à trouver ma légitimité pour les guider dans leur travail. Moi qui ait beaucoup d’énergie et qui met énormément d’application dans tout ce que j’entreprends, j’avais du mal à comprendre l’attitude de certaines personnes qui freinaient systématiquement des quatre fers à la moindre idée qui les challengait ou les sortait de leur routine quotidienne. Sans compter que je rentrais de “congé” maternité, un moment toujours un peu particulier pour (re)trouver sa juste place. A ce moment là, j’avais le sentiment très fort que manager, ce n’était vraiment pas pour moi (dommage avec 35 salariés à l’époque).
Dans la plupart des ressources que j’ai pu consulter sur l’entreprenariat, (des livres, des articles, des podcasts), on oppose très souvent la figure du leader et celle du manager. Le manager serait la personne en charge de la coordination des actions à mener, là où le leader devrait avoir une posture essentiellement de chef de cordée, chargé d’embarquer tout le monde dans la bonne direction et la bonne énergie. Je pense profondément qu’un bon dirigeant doit absolument posséder les deux. Et si le leadership me semble être une qualité plus innée chez certains, je suis à l’inverse convaincue que personne ne nait bon manager. Manager ça s’apprend. Et devenir moins mauvais, ça passe à la fois par de la pratique, de l’expérience, qui est essentielle pour faire (et tenter de ne pas refaire) les erreurs et en tirer les bons apprentissages. Avec Diane, je me suis donc formée au management des différentes personnalités, au sens psychologique du terme. Cette formation a changé ma vie. (N’hésitez à m’écrire si vous souhaitez avoir plus d’infos à ce sujet !)
Ne jamais réagir à chaud :
J’aime beaucoup cette citation de Victor Frankl, psychiatre autrichien qui nous dit : "Entre le stimulus et la réponse il y a un espace... Dans cet espace est notre pouvoir de choisir notre réponse. Dans notre réponse résident notre croissance et notre liberté." . De toutes nos sessions avec Diane c’est probablement ce que j’ai retenu de plus important : j’ai le droit, et le devoir, de prendre le temps du discernement. Avant ce coaching, la plupart du temps, mes réactions se faisaient toujours à chaud, sans prendre le temps de réfléchir, de me poser. Le problème majeur avec cette attitude, c’est que la plupart de mes réactions étaient basées sur de l’émotionnel, et très peu sur le rationnel. Depuis, quand un problème se présente et que je reçois une info désagréable ou contrariante :
Je ne m’énerve pas, je ne me laisse pas déborder par mes premières émotions, j’essaie de faire face avec la plus grande réserve possible (surtout si je suis en équipe)
Même si mon interlocuteur attend une réaction rapide, un plan, une direction immédiate (et c’est quasi systématiquement le cas), je calme l’impatience : « c’est une situation compliqué. je prends le temps de réfléchir, je reviens vers toi”
Ce temps (qui n’est pas infini, parfois 24-48h suffisent) me permets de faire dégonfler la situation, de sortir de l’émotionnel pour retrouver, , de créer l'espace de réflexion et de décider sciemment, avec une conscience très claire des enjeux :)
Cette liste des apprentissages n’est évidemment pas exhaustive. Mais pourquoi est-ce que je vous partage tout ceci me direz-vous? Pour deux raisons principales je crois :
La première, c’est que je suis désormais persuadée que se faire accompagner professionnellement par un coach (sérieux!) peut-être très précieux. Que l’on soit dirigeant ou salarié. Que l’on soit dans une phase de doute, de reconversion, de difficultés managériales, ou que l’on ait besoin de développer ses compétences : se faire aider peut changer complètement votre quotidien.
La seconde, c’est parce que cet accompagnement m’a permis de comprendre comment je fonctionnais non seulement moi-même, mais aussi de mieux comprendre comment fonctionnait Pierre dans le travail. Donc si vous êtes dirigeant et que vous avez des associés, c’est probablement l’un des meilleurs investissements que vous ferez non seulement sur vous, mais aussi sur votre entreprise !
La question de la semaine
Chaque semaine, vous avez la possibilité de me poser une question sur l’aventure, à laquelle je réponds dans le Carnet de bord suivant! Aujourd’hui, je réponds à celle-ci : Quelles sont les lectures qui t’inspirent ?
Je suis une très grande lectrice. Même avec la fatigue due aux enfants, j’ai énormément de mal à m’endormir sans lire quelques pages ! Je partage généralement mes lectures entre de la fiction et des essais. Sur ma table de nuit en ce moment :
Becoming, de Michelle Obama (mon idole!) que je relis avec un immense plaisir
Où vivaient les gens heureux, un poignant roman de Joyce Maynard
Learning to love myself, d’Alex Aubrey, un recueil de poème d’une douceur infinie
Où vont les larmes quand elles sèchent, un roman plein d’humanité, de Baptiste Beaulieu
En attendant avec impatience la sortie du prochain roman de Joël Dicker le 27 février !!
Il n’y aura pas de Carnet de bord la semaine prochaine car je prends quelques jours de repos avec mes enfants :) Reprise le lundi 4 mars avec :
Carnet de bord 7 : Mes règles d’or en communication (exemples à l’appui!)
Carnet de bord 8 : Je vous ferai voter de nouveau !
C’est tout pour aujourd’hui, et j’espère que cette newsletter vous a plu ! Si c’est le cas, n’hésitez pas à la partager autour de vous, par mail, à vos amis, sur les réseaux sociaux !